Maroc Echecs 2005
Mokhtar Kaderi
Le 10/03/2024
Mokhtar KADERI
Bribes de témoignage sur un authentique champion
Maroc Echecs , samedi 3 septembre 2005.
L’équipe de Maroc- Echecs a eu l’aimable initiative de consacrer son 15° tournoi hebdomadaire , programmé ce samedi 3 septembre en hommage à Feu Mokhtar KADERI, l’un des personnages historiques des échecs nationaux, décédé il y a une vingtaine d’années après une longue maladie, que Dieu ait en son miséricorde.
Notre Champion fut parmi les meilleurs joueurs marocains durant les années 60 et 70. Il remporta notamment le 4° championnat du Maroc individuel en 1969 à Rabat. Il fut membre de la première équipe nationale ayant pris part aux olympiades de La Havane (Cuba) en 1966, à coté de Benabud, Bakali, Hadri et Bennis ; Il y figura au 5° échiquier ou il obtint 3,5 pts sur 6 parties soit 58,3 ° /° . Il participa en suite à Lugano (Suisse) en 1968 avec un résultat honorable de 6,5 pts sur 17 au troisième échiquie, puis à Sigen (RFA) 1970.
Je ne dispose pas malheureusement de données suffisantes pour relater exhaustivement la carrière échiquéenne de Feu Kadéri. Monsieur Elamri, qui fut un proche familial de notre champion disparu pourra certainement enrichir ces bribes de biographie. Mokhtar Kadéri faisait partie d’une famille passionnée du noble jeu. Il a su inculquer l’amour des échecs à sa fille Bouchra (première double champion du Maroc féminine 1983 et 1984) et ses deux fils Anas ex champion du Maroc junior et Zaki très fort joueur national au cours des années 80. ce dernier remporta notamment la 2° Coupe de la ville de Chefchaouen (27 décembre 1984- 05 janvier 1985).
Ma connaissance personnelle du Feu Kadéri demeure fort limitée et fragmentaire. En août 1976 à Tétouan , je prenais part à mon premier championnat national individuel, remporté, pour l’histoire, par Khalid Chorfi 8,5 pts sur 10 ex-aequo avec Mokhtar Kadéri. Ce fut étrangement le même score et le même classement des deux champions que celui du 9 championnat organisé l’année précédente à Rabat !
L’image que j’ai gardé de Mokhtar Kadéri est celle d’un homme au physique diminué, mais ayant une volonté de fer et une formidable concentration sur l’échiquier. Il était discret, fier de lui-même avec un sens aigu de la dignité. Si son jeu montrait de lacunes certaines dans ses systèmes d’ouverture (en témoigne son unique partie perdue contre Feu Mehdi Iraqui) il était un redoutable tacticien (voir sa belle prestation contre le champion sortant K.Chorfi) et un fin stratège comme le prouve sa partie contre Elamri au même championnat). Ses finales sont souvent un modèle de précision avec des finesses tactiques et un calcul poussé jusqu’au bout ; C’est la marque des grands joueurs talentueux et patients.
Ce fut, le dernier championnat disputé par Mokhtar Kadéri. Il fut contraint, à cause de sa santé fragile, d’abandonner prématurément toute compétition officielle. Il Laissait un vide immense, notamment au niveau de Fes, sa ville natale, ou il constituait avec ses coéquipiers Bennis et Chami l’une des meilleures formations marocaines par équipes.
Parties choisies :
- Première partie :
- M.Kaderi (Maroc) - Cleopas (Cypre)
- Olympiade Siegen 1970
1.e4 g6 2.d4 Fg7 3.Cf3 d6 4.h3 Cf6 5.Fd3 0-0 6.Fe3 Cc6 7.Dd2 e5 8.d5 Ce7 9.ç4 Ch5 10.Cç3 f5 12.Fh6 e4 13.Dg5 De8 14.g4 ! exd3 15.gxh5 Cg6+d 16.Rf1 Fxc3 17.Fxf8 De2+ 18.Rg2 Rxf8 19.hxg6 h6 20.Dd8+ Rg7 21.bxc3 f4 22.Dxc7+ Rxg6 23.Dxd6+ Rh7 24.Te1 Fxh3+ 25. Txh3 Tg8+ 26. Rh1(1-0 )
- Deuxième partie :
- M.Iraqui (Chah Casa) - M.kaderi (Club Fes)
- 10° ch. Individuel du Maroc
- Tétouan août 1976
1.e4 e5 2.Cf3 d6 3. d4 Fg4 ?! 4.dxe5 Fxf3 5.Dxf3 dxe5 6.fç4 Cf6 7.Db3 Fd6 ? 8.Fxf7+ Rf8 9.Dxb7 Cbd7 10.Fd5 Tb8 11.Da6 Tb6 12.De2 Cxd5 13.exd5 Cf6 14.ç4 Rf7 15. a3 Te8 17.Cç3 a6 18.0-0 Rg8 19.Fg5 Fe7 20.Fxf6 Fxf6 21.Ce4 Tb3 22. De2 Tb8 23.b4 Tf8 24. Tb1 Fg5 25. Cç5 De7 26.Ce6 etc...(1-0)
- Troisième partie :
- K.Chorfi (Chah Casa )- M.kaderi (Club Fes)
- 10° ch. Individuel du Maroc
- Tétouan août 1976
1.e4 e5 2.Cf3 Cç6 3. Fb5 a6 4. Fa4 d6 5.Fxç6 ?! (meilleur est 5.d4) bxc6 6.d4 exd4 7.Cxd4 Fd7 8.ç4 Ce7 ! 9.Cç3 Cg6 10.Fe3 Fe7 11.0-0 Ff6 ! 12. De2 0-0 13.Ta-c1 Te8 14. Tf-d1 Cb3 15. ç5 Fxç3 ! 16. Txç3 Txe4 17.Cxç5 (diagramme)
A ce moment là, je me rappelle que tout le monde présent au tournoi pour suivant attentivement cette partie au sommet croyait fermement que feu kaderi est perdant. On était persuadé que Khalid (connu pour la précision de ses analyses) avait une préparé une suite forcément gagnante. C’était sans compter avec les ressources tactiques du feu Kadéri qui arpentait la salle avec confiance ! après 17... dxç5 18.Dd2 Chorfi paraissait en mesure de récupérer la pièce sacrifiée avec un net avantage en finale ! La suite de la partie montre clairement la véritable force du feu kadéri, 18...Cf8 19. Fxç5 Ce6 ! 20.f3 Te5 21.Fd4 Cxd4 22. Dxd4 (diagramme) De8 ! 23.Dxd7 (aveu d’échec) Te1+ 24. Rf2 De2+ 25.Rg3 Txd1 26. Dxç7 Td2. (0-1)
- Quatrième partie :
- M.Kadéri (Club Fes) - A.Elamri (Cavalier Blanc, Rabat)
- 10° ch. Individuel du Maroc Tétouan août 1976
1.e4 e6 2.d4 d5 3. e5 ç5 4.ç3 Cç6 5.f4 Db6 6.Cf3 Cg-e7 7.Ca3 Fd7 8.Fe2 çxd4 9. çxd4 Cf5 10.Cç2 Fb4+ ?! 11.Rf2 ! 11...Fe7 12. Tb1 Tç8 13.g4 Ch4 14.Rg3 ! Cg6 15.h4 h6 16.Fd3 Cf8 17. Fd2 Cb8 18.De2 h5 19.g5 Ca6 20.Thç1 Cb8 21.b3 g6 22.a4 Dd8 23.De1 Fç6 24. Fa5 b6 25.Fd2 Cf-d7 26.Cb4 0-0 27. Cxç6 Txç6 28. b4 ! Txç1 29.Txç1 Txç1 a6 30.Tç2 b5 31.a5 Te8 32.Dç1 Cf8 33.Tç7 Cb-d7 34.Dç6 Cb8 35.Db7 Cfd7 36. Ce1 Cf8 37.Cç2 Cb-d7 38. Ca3 Da8 39.Dxa8 ! Txa8 40. Rf2 Fd8 41. Tç6 Cb8 ? 42.Tc8 Fe7 43.Te8 Rg7 !?44. Cxb5 !(Quelle prudence ! anticipant sur 44.Txe7 Cb- ç6 ! suivi de 45...Cxd4 avec du contre jeu) Cfd7 45.Txe7 axb5 46.Fxb5 Ta7 47.Te8 Rh7 48.Fxd7 Cxd7 49.Tç8 (1-0)
Une excellente prestation du feu Mokhtar Kaderi qui bien reflète parfaitement son jeu positionnel. Notre regretté champion, si je me rappelle bien, aimait le style de Capablanca le considérant comme le plus grand joueur de tous les temps.
Crise Fédérale, Pourquoi Monsieur Amzal doit partir...
Le 08/03/2024
Crise Fédérale, Pourquoi Monsieur Amzal doit partir...
Maroc Echecs , 20 décembre 2005
Par Mohamed Moubarak Ryan
- L’enchaînement infernal des scandales au sein de la Fédération Royale Marocaine des Echecs (FRME) ne devra laisser aucun échéphile indifférent. Le dernier en date, révélé par l’équipe de Maroc Echecs, est fort accablant ; Pris en flagrant délit, Le président « en exercice » et son bureau fédéral actuel, ont fait de la falsification sans scrupule une arme « redoutable » pour impliquer tout le monde et distribuer les faveurs à tort et à travers. Sous prétexte de doter notre pays d’arbitres internationaux susceptibles de renforcer sa place au niveau mondial, ils ont utilisé des méthodes appartenant à un autre age, qui ne peuvent plus passer actuellement sous silence avec la prolifération de l’Internet et la transparence pratiquée par les organismes internationaux, qui permettent l’accès libre à leurs archives à qui veut les consulter !
• Cette affaire très grave pour l’image de notre pays, nuisible à notre Fédération, préjudiciable à la réputation de ce noble jeu dont la pratique est souvent associée à la vertu et l’éthique, exige la démission pure et simple de Monsieur Mustapha Amzal de son poste de président de la FRME. Il assume, personnellement, l’entière responsabilité dans ce scandale « arbitral ». En signant de sa propre main des dossiers falsifiés, en apposant le cachet de la FRME sur un courrier officiel adressé à la FIDE, il a failli à son devoir de président de fédération, et abusé de la confiance que les clubs marocains ont mis sur sa personne, en l’élisant à deux reprises à la tête de la Fédération pour se charger de la bonne gestion et le développement des échecs dans le Royaume.
• Et pourtant, ceux qui connaissaient à fond Monsieur Amzal, et étaient au courant des « méthodes » qu’il a employées pour se propulser à cette fonction, ne furent guère surpris par la tournure des événements. En effet rien ne prédestinait « Si Mustapha » à une si importante charge. Son C.V. demeure le plus faible de toutes les personnes ayant succédées à la tête de la FRME, depuis sa création en novembre 1963, de Messieurs Abdelaziz Ayouch à Ahmed Jaafari. Joueur d’un niveau fort modeste, inconnu jusqu’à son élection de la majorité de l’élite échéphile nationale, simple fonctionnaire à la Jeunesse et Sport sans références solides, président d’une association d’échecs comme il en existe des dizaines à travers le Royaume, mais en homme intelligent et opportuniste, Il visait dès le départ, comme le prouvait l’enchaînement des événements, le poste de Président de la FRME, et travaillait avec ardeur et persévérance pour y parvenir ! Monsieur Jaafari, ex président de la FRME (1992-2000) cherchant un cadre administratif, arabisant de surcroît, pour se charger de la paperasse le choisit en tant que Secrétaire Général de la Fédération ; Monsieur Amzal sauta sur cette occasion dorée, et commença à photocopier les documents de la FRME, et rassembler « les preuves de la mauvaise gestion et de malversations de Jaafari », pour les utiliser le moment opportun, mordant, ainsi, la main qui lui a été naïvement tendue. Il exploita donc son différend avec son patron, suite à l’organisation de la réunion du Comité Exécutif de la FIDE en mars 2000 à Marrakech, pour couper les ponts avec lui. Il sillonnait, tout le Maroc, financé par je ne sais quelle personne, visitant les divers clubs affiliés à la Fédération, montrant « ses preuves » exploitant le mécontentement de certains, profitant de « l’usure de pouvoir » du à 8 ans de présidence, et obtenant l’appui, voire les signatures nécessaires pour ses futurs desseins. Le moment est venu, lorsque M.Jaafari se trouva isolé après le refus du rapport financier de la Fédération, et contraint ainsi de démissionner en fin 2000 ; M.Amzal propose « humblement » ses services et se porta candidat à la présidence, incarnant le rôle de Monsieur Propre, qui serait envoyé par le destin pour assainir notre Fédération Royale Marocaine des Echecs ! Dans le brouhaha général la plupart des représentants clubs présents à l’AG, n’ont pas pris suffisamment de recul pour se questionner sur les motifs de cette candidature pour le moins sujette à réflexion. Pour moi, et pour mon club aussi, cette longue campagne n’était pas fortuite, et ne fut guère entamée pour les beaux yeux de la princesse !
• Elu finalement par une majorité confortable, comme sur un nuage, président de la FRME, et pour une durée de quatre ans en prime, Monsieur Amzal commença à jouir pleinement de sa nouvelle et juteuse fonction ; Il s’entoura, d’abord, de gens dont la plupart sont sans expérience et sans stature afin d’ assurer sa prédominance sur le bureau fédéral ; le peu de cadres compétents qui travaillaient avec l’ancienne équipe fédérale, sont rapidement neutralisés, y compris son compagnon de route M. Khalid El Kouhen ; Les nouveaux statuts de la FRME, cheval de bataille électorale d’Amzal, sont remis aux calendes grecques. Qu’importe, l’homme parait, jeune, dynamique, modeste, disponible, voire omniprésent, promettant monts et merveilles, améliorant formellement la paperasse administrative, encourageant la création de nouveaux clubs...
• Passée cette période de grâce à laquelle tout nouveau dirigeant a droit, la suite des événements n’auguraient rien de bon pour la Fédération ; L’équipe fédérale mise en place fut incapable d’attirer de nouveaux sponsors pour financer les divers tournois nationaux et parrainer les jeunes talents ; La FRME restait à la merci de la subvention dérisoire du Ministère de tutelle, voyant même son budget diminuer de moitié en l’espace de deux ans seulement .Elle fut incapable de négocier un contrat de sponsoring avec Attijariwafabanque, géant financier émergé de la fusion de la Banque Commercial du Maroc et de Wafa Banque, ancienne institution pourvoyeur de fonds de la fédération, La raison de ce désistement est à chercher dans l’incompétence du président et sa nouvelle équipe, ses lacunes en matière de communication et sa méconnaissance du monde des affaires. D’autant plus que la FRME organisait mal les compétitions nationales dont elle a la charge, privilégiant la quantité et le nombre au détriment de la qualité et la pertinence, ne savait pas comment promouvoir son « produit échiquéen » notamment auprès des médias ; Des conditions d’accueil terribles, des salles de tournois souvent délabrées, des arbitres inexpérimentés, ne permettent point de préserver cette image de marque positive dont jouissent les échecs dans notre pays. Le populisme, la médiocrité voire la vulgarité sont devenus monnaie courante. Le comportement antisportif, jonché d’arrangements en dehors de l’échiquier sont souvent tolérés, voire pratiqués par certains membres fédéraux selon des témoignages convergentes dignes de confiance, comme ce fut le cas à El Jadida (2004), durant le trophée qui porte le nom de SM Mohamed VI.
• Menant à la dérive, sinon à la faillite, une fédération qui fut pourtant en assez bonne santé financière avant son arrivée, pratiquant la politique du bâton et de la carotte envers les joueurs marocains de compétition, marginalisant les arbitres nationaux qui osent faire preuve d’un minimum d’esprit d’indépendance, choisissant des chefs de délégation et d’accompagnateurs pour les équipes nationales participant à l’étranger, qui manquent souvent de compétences et d’expériences, avec les problèmes et les résultats que l’on sait ; organisant ou, plutôt, « désorganisant » des tournois nationaux dans de très mauvaises conditions, notamment ceux réservés aux jeunes, qui furent régulièrement logés dans des locaux insalubres, avec une alimentation médiocre ; peu respectueux des délais et de la ponctualité qui devraient être la règle d’or pour une fédération encadrant une activité aussi rationnelle que les échecs...et j’en passe. Bien de joueurs internationaux ne cessent de se plaindre publiquement de tant de promesses non tenues, d’autres souffrent toujours de l’acharnement et de l’arbitraire mais, d’aucuns préfèrent garder le silence, car il craignent de se trouver esseulés face aux terribles sautes d’humeur du président et ses représailles cautionnées, souvent, par des commissions expéditives, à l’instar des Ghazi, Sebbar et autres.
• Tout ce réquisitoire sévère basé, pourtant, sur des faits réels, des témoignages authentiques, et des décisions rendues publiques, est tout à fait discutable. L’on peut même rétorquer que c’est le produit d’un individu qui n’est pas au courant des difficultés quotidiennes d’une pauvre fédération, motivé par des considérations personnelles, ou poussé par un groupe de malhonnêtes aux intentions hégémonistes...L’on peut même évoquer la "théorie du complot" chère à certains esprits susceptibles.
• Tous ces arguments sont plausibles, et ils reviennent aux lecteurs et amateurs d’échecs marocains et aux présidents des clubs affiliés à la FRME, en fin de compte, d’en tirer leurs propres conclusions. Mais quand un président fait usage de faux, et utilise la falsification à grande échelle sans se soucier de la réputation de la fédération qu’il dirige, sans penser à l’image de son propre pays sur le plan arabe, africain et international, sans se rendre compte des torts irréparables qu’il va faire subir à toute la communauté échiquéenne nationale. Il doit afficher publiquement ses excuses, et présenter sa démission sans hésiter, à l’Assemblée Générale, l’instance même d’où il tire encore sa situation légale en tant que président en exercice de la Fédération Royale Marocaine des Echecs.
• Pour une fois j’espère que Monsieur Amzal sera à la hauteur de cette gravissime situation. Que Dieu le conduise sur le chemin de la vérité et la vertu.
Réflexions sur la situation des échecs au Maroc
Le 01/03/2024
Réflexions sur la situation des échecs au Maroc
Maroc Echecs : Article publié le mercredi 11 mai 2005 à. Par Nabil HASBI
En tant qu’amateur du jeu d’échecs, je me suis naturellement posé la question maintes fois quant au développement des échecs dans mon pays d’origine, à savoir le Maroc. Malgré ma petite expérience dans le domaine des échecs marocains ( une participation au championnat individuel de Marrakech en 2003 et une autre participation au Grand Prix d’El Jadida en 2004 ), j’ai pu à travers des rencontres, à travers des discussions et à travers des observations me forger une opinion sur le sujet.
Avant tout, ce qui a attiré mon attention et m’a désolé, c’est de voir que la plupart des joueurs marocains sont obligés d’assouvir leur passion dans des cafés. En effet, la plupart des Clubs n’ont pour locaux que de simples coins dans des cafés, souvent délabrés. Ceci pose un problème crucial et me pousse à me poser les questions suivantes :
- Peut-on avoir une véritable stratégie de développement dans ces conditions-là ?
- Quelle politique envers les enfants peut-on avoir quand on joue dans des cafés ?
- Comment peut-on valoriser le joueur marocain quand il n’est qu’un simple « joueur de cafés » ?
Des questions qui demeurent sans réponses à ce jour si j’en juge par la situation inchangée.
Ce qui est intéressant de constater, c’est que la situation actuelle des échecs au Maroc ressemble étrangement à celle de la France d’il y a 35 ans. Et quand on voit le niveau de développement des échecs en France on est en droit de se poser des questions.
D’aucun dira que ce n’est qu’une question de moyens. Certes, mais pas seulement. On peut observer qu’en France, la multiplication des tournois a beaucoup aidé au développement du jeu. Et c’est normal, cela crée du dynamisme de l’émulation et pousse tout le monde à aller de l’avant.
Alors comment sortir le joueur marocain des cafés ?
Multiplier les tournois est une évidence, mais ce n’est pas suffisant. Il faut parallèlement à cela une véritable politique volontariste de la part des autorités échiquéennes. Je ne suis pas entrain de jeter la pierre aux instances actuelles, combien même cela serait mon intention, je ne serais pas crédible. Je n’ai aucune histoire échiquéenne au Maroc.
Ce que je veux à travers ce dialogue, c’est apporter ma petite pierre à l’édifice, modestement et avec humilité.
Je refuse de croire que dans nos villes il n y ait pas de lieux décents où l’on puisse pratiquer les échecs dans la dignité. Pensons à ces parents qui amènent leurs enfants s’initier au noble jeu dans les Clubs et qui font marche arrière quand ils constatent que derrière le mot « Club » se cache une réalité amère : des conditions de jeu déplorables et un manque de moyens évident.
Il me semble qu’un travail de sensibilisations des autorités locales dans nos villes est nécessaire. Des partenariats avec les conseils municipaux, les provinces et les wilayas sont à penser et ceci peut le plus souvent avoir lieu suite à l’organisation de tournois par exemple.
Il me semble également que la recherche de partenaires privés est une chose d’une extrême importance. Il ne faut pas avoir peur de démarcher nos sociétés, nos banques et nos structures touristiques. Souvent, on a d’agréables surprises quand on ose.
Autre aspect à ne surtout pas négliger, c’est la communication.
De nos jours, ne pas communiquer signifie tout simplement ne pas exister. Et cela passe aussi par un site internet de qualité avec de la matière, des informations, des annonces de tournois, un forum qui serait un espace d’échange entre les joueurs marocains.
Mais internet n’est pas tout. Il faut créer un logo dynamique et moderne, publier une revue fédérale, abreuver les journaux nationaux et les médias d’informations, vulgariser les échecs en formant des entraîneurs qualifiés capables d’introduire les échecs dans les écoles.
A côté de cela, une complète restructuration des Ligues s’impose. Il nous faut des Ligues puissantes qui ont pouvoir de décision. N’oublions pas que les Ligues sont plus proches des Clubs que ne l’est une fédération.
Pour finir, je voudrais également soulever un sujet important, à savoir la valorisation de nos joueurs. Tout doit être fait et pensé dans l’intérêt et le respect du joueur. Cela passe par les conditions de jeu, l’hébergement et la restauration doivent être convenables quand ils sont proposés et la publication régulière d’un classement Elo qui a de la valeur.
Je lance un débat à travers cette réflexion. Je n’attends pas de polémique mais des remarques constructives car ce n’est que la main dans la main qu’on avancera tous ensemble.
Chafik Idrissi 2005
Le 02/09/2022
Chafik Idrissi
- Publié le dimanche 10 avril 2005.
- Par Abdelaziz Onkoud
J’ai connu Chafik vers la fin des années 80, nous étions de la même génération. Le jeu de chafik est imprégné par l’élégance, il a un penchant pour les parties stratégiques avec des manœuvres subtiles et la conquête continue de cases clés et de lignes importantes.
Sa tendance parfois à dominer un peu excessivement ses adversaires lui a joué cependant quelques mauvais tours. Dans nos rencontres de jeunesse, je lui ai échappé plusieurs fois alors que j'étais complètement dominé.
Je me rappelle d’une de ses parties qu il a disputé en Egypte en 1997, on jouait contre une équipe africaine, il était primordial qu’on remporte le match par 4 à 0, Chafik a dominé complètement son adversaire et allait nous offrir le premier point du match, tellement les variantes de gains étaient nombreuses, mais il a gâché monstrueusement sa position et a fini par perdre, je n’ai jamais vu chafik aussi triste que ce jour là ! Des petites larmes se pointaient dans ces yeux.
Mais quand Chafik domine, il est impitoyable, j’ai assisté à deux de ces victoires de tournois ou il n’ a même pas lâcher un seul demi point, il a tout balayé sur son passage.
La psychologie est un élément très important dans sa conception générale des échecs, il tient beaucoup à ce type de préparation, cela provient sans doute de son coté spirituel, en effet chafik est une personne d’esprit.
Abdelaziz Onkoud : quelles sont les circonstances de ton initiation au jeu d échecs et quelles sont les personnes qui t’ont communiqué la passion des échecs ?
Chafik Idrissi :
Comme c’est souvent le cas pour plusieurs d’entre nous, j’ai appris à jouer par hasard ; j’ai vu mes cousins jouer et j’avais suivi avec grand intérêt. Après, je leur avais demandé de m’initier, je devrais avoir 11 ans. Ma mère m’a ensuite acheté un échiquier en bois sur le quel j’ai commencé à jouer seul.
J’ai eu l’occasion de jouer au Collège Al Wafa grâce à la présence d’un instituteur Mr Benzakour épris du jeu d’échecs qui nous apprenait à jouer et qui organisait périodiquement le championnat du collège que j’ai d’ailleurs remporté 3 fois. Par le biais de ce même instituteur j’ai eu la connaissance du club casablancais du jeu d’échecs "Le cavalier d’or".
c’est vraiment là que j’ai commencé à apprendre sérieusement les principes de ce jeu extraordinaire vers l’âge de 14- 15 ans et peu à peu j’ai commencé à intégrer la compétition..
Abdelaziz Onkoud : quelle est ta première vraie compétition, tes meilleurs résultats et souvenirs ?
chafik Idrissi :
Ma première vraie compétition remonte à 1990 lors de la phase qualificative pour le championnat junior moins de 20 ans où j’ai réussi à me qualifier d’ailleurs. Parmi mes meilleurs souvenirs je cite ma 2 ème place au championnat junior de 1992.
J’ai gagné lors de mon parcours pas mal de tournois mais ceux qui me font vraiment plaisir et dont je m’en souviens très bien sont ceux que j’ai remporté avec 100% de points comme par exemple celui de L’OCP à casablanca.
Abdelaziz Onkoud : récemment tu as assuré une journée de formation à Settat, c était quoi le but de ton intervention ?
Chafik idrissi :
C’est la FRME qui m’a demandé d’assurer un cours sur les ouvertures aux futurs animateurs formateurs des échecs. Ceci faisait partie de son programme de formation continue pour ces futurs formateurs pour enfants et jeunes joueurs d échecs afin d’assurer la relève des échecs au Maroc.
Je crois que la FRME a pris conscience de l’importance de ce genre de formations et qu’elle voudrait intégrer à son programme des joueurs de compétitions et d’expérience pour soutenir son action de formation et je pense que c’est très bien et je souhaite que cette expérience réussisse car elle est porteuse d’une forte valeur ajoutée pour les échecs au maroc.
Abdelaziz Onkoud : quel est le bilan de cette expérience ?
Chafik Idrissi
Tout d’abord je tiens à souligner que cette expérience était très instructive pour moi : je me suis rappelé quelque chose de très important à savoir : On apprend aux autres de la même manière q’on avait appris soi même. Si le sujet a été approfondi lors de notre travail personnel, les messages qu’on donne aux autres sont d’autant plus clairs et instructifs.
J’ai tenu lors de ce cours à ce que la communication soit interactive et décontractée que possible ce qui s’est réellement passée à Settat. Et à en juger par la réaction des participants le résultat est très satisfaisant.
Il y’avait une Vingtaine de participants A la fin, les participants ont exprimé leur désir de renouveler ce genre de séance de manière plus intensive.
Ce qui est à mon avis très révélateur de l’impact de telles entreprises.
Abdelaziz Onkoud : que penses tu de l’avenir des échecs au Maroc ? Les nouveaux jeunes sont ils prometteurs ?
chafik Idrissi :
Je constate la présence de beaucoup de jeunes talents qui à mon avis avec de l’encadrement adéquat pourront assurer Inchallah la relève.
Najib Draoui 2005
Le 01/09/2022
Najib Draoui
- Maroc Echecs 15 avril 2005
- Par Abdelaziz Onkoud
Najib Draoui est né le 2 juin 1974 à Tanger, il a grandit à Kénitra, et a fait ses études à Rabat. Ses parents sont instituteurs, il a fait connaissance du jeu par son père à l’age de 6 ans. Mais ses parents lui ont caché le jeu et ce n’est qu’après quelques années que la passion des Échecs resurgit.
Najib a bien réussi ses études, il a décroché une licence en mathématiques. Parallèlement à ses études, il s’est adhéré au club Ribati Ibn Batouta en 1993. Il a vite progressé. En 1996, il se qualifie au Championnat du Maroc individuel à Meknès, l’année suivante, on le verra encore au championnat du Maroc individuel à Tanger.
Un dernier tournoi au Maroc au mois de ramadan à Rabat (1998/99), Najib est parti jouer des tournois en Europe, il joua en compagnie de Tissir le tournoi de Capelle la Grande au début de l'an 1999, il est resté quelques temps en Pays- bas, puis il est retourné en France pour s’établir à Paris.
J’ai rencontré Najib fin 1999, à Paris, au café légendaire le cloître fréquentés par de nombreux grands maîtres prestigieux pour des soirées de blitz. Après on a joué ensemble pour le club AECE de Paris pour les saisons de 2001 à 2003.
Entre-temps, les tournois se succédaient, surtout les rapides, je rencontrais souvent Najib dans le café Gutis et aussi dans les jardins du Luxembourg, en train de se découdre dans des soirées ou journées de Blitz interminables.
Les résultats ne tardaient pas à venir, dans les deux dernières années, il multiplie les performances, et son Elo explose. Jouer et gagner un grand maître quelconque, ne lui posait plus de problèmes, il en a collectionné une belle brochette !
En deux ans il s est fait un beau palmarès, mais d’abord parlons un peu des tournois de L’Apsap de Paris, fidèle habitué aux tournois Ko de ce club...il l’a remporté plusieurs fois, j’ai assisté à l'une de ses victoires ou il avait gagné le GMI Bulgare Goergiev Krum, pour s’installer aux commandes du tournoi .Chose faite, il n'a rien lâché et a assuré le gain de tournoi avec un nul à la dernière ronde.
Son meilleur exploit restera sa victoire au tournoi du Parc des princes.
Voici le commentaire des organisateurs : « A ce rythme, c’est Najib Draoui (MAR) qui réalise l’exploit de cette 5e édition en terminant invaincu avec 5,5 points. Seul joueur à 5/5 au début de la sixième ronde il arrache la victoire en annulant face à Andreï Shchekachev (RUS), et laisse derrière lui pas moins de 10 joueurs titrés (3 GMI, 2 MI et 5 MF). Dommage pour lui que ce tournoi en 6 rondes ne permette pas de réaliser de norme malgré le niveau des premières tables. »
Voici quelques parties commentées par Najib (notations anglaises !)
DRAOUI, N (2282) - GMI : LALICH, B (2535) [C06] Cergy Pantoise 05.16.04. J’ai joué cette partie a la 5éme ronde du rapide de Cergy, alors que j’avais déjà battu le MI N.Gouliev et le GMI C. Bauer.Je devais donc gagner cette partie pour rester en tète du classement. 1. e4 e6 2.d4 d5 3.Nd2 Nf6 4.e5 Nfd7 5.Bd3 c5 6.c3 Nc6 7.Ne2 cxd4 8.cxd4 f6 9.exf6 Qxf6 10.Nf3 h6 11.0-0 Bd6 12.Ng3 0-0 13.Be3 Rd8 14.Re1 e5 15.dxe5 Ndxe5 16.Nxe5 Bxe5 17.Qh5 Be6 18.h4 Bxb2 19.Rad1 Bd4 20.Bxd4 20... Nxd4 21.Qg6 ! Rd6 22.Qh7+ Kf8 23.Qh8+ Bg8 24.Nh5 Qf7 25.Bh7 Nf5 26.Rc1 ! Rad8 27.Bxf5 Qxh5 28.Rc7 Rg6 29.Be6 1-0
DRAOUI, N (2373) - SHIRAZI, K (2399) [B29] APSAP, PARIS, 10.04.2005 1.e4 c5 2.Nf3 Nf6 3.e5 Nd5 4.Nc3 Nb4 Le maître international kamran shirazi est connu par son imagination, mais ici disons plutôt qu’il exagère. 5.a3 N4c6 6.b4 ! cxb4 7.axb4 Nxb4 8.Ba3 N4c6 9.Bc4 d6 10.exd6 exd6 11.0-0 Be7 12.Nd5 0-0 13.h3 Be6 14.d4 Re8 15.Nxe7+ Nxe7 16.Bxe6 fxe6 17.Ng5 ! Qd7
La position des noirs est déjà sans espoir.[ 17...Nf5 18.Qh5 Nh6 19.Nxe6 Rxe6 20.Qd5 Qd7 21.Rae1 Kf7 22.Rxe6 Qxe6 23.Qxb7+] ; ou [17...Ng6 18.Qh5 Nf8 19.Qf7+ Kh8 20.Bxd6 b5+-] 18.Qh5 h6 19.Qf7+ Kh8 20.Nxe6 Nd5 21.Ng5 Nc3 22.Rae1 ! Rc8 23.Re7 Qxe7 24.Qxe7 hxg5 25.d5 Na6
Enfin les noirs ont fini le développement !! 26. Bxd6 Nxd5 27.Qxb7 Nac7 28.Be5 Kh7 29.c4 Rab8 30.Qc6 Nb4 31.Qd7 Ne8 32.Bxb8 Rxb8 33.Re1 Nf6 34.Qxa7 Rc8 35.Re7 Rg8 36.Qb6 Nbd5 37.cxd5 Nxd5 38.Qb1+ Kh6 39.Re6+ Nf6 40.Qf5 Rf8 41.g4 Ra8 42.h4 1-0
DRAOUI,N (2377) - GMI YEMLIN,V (2555) [C66] capelle la grande, 24.02.2005 1.e4 e5 2.Nf3 Nc6 3.Bb5 Nf6 4.d3 (Najib m’ a avoué à l époque qu’il voulait éviter la berlinoise) 4...d6 5.0-0 g6 6.c3 Bg7 7.Re1 0-0 8.Nbd2 Nb8 9.d4 Nbd7 10.Bf1 b6 11.Qa4 a6 12.Qb3 Bb7 13.a4 Re8 14.Bc4 d5 15.exd5 exd4 16.Rxe8+ Nxe8 17.cxd4 ?!Nd6 18.Bf1 Nf6 19.Ne5 Bxd5 20.Qc2 Nf5 21.Ndf3 Nd7 ?
Objectivement, avant de jouer ce coups je pensais que les noirs étaient un peu mieux,[et non 21...Bxf3 22.Nxf3 Nxd4 23.Nxd4 Qxd4 24.Qxc7 Ng4 25.Qc2 Be5 26.g3 Kg7 27.h3 Rc8 28.Qe2+=] alors que 21...a5 était peut être le meilleur coup des noirs . 22.Bg5 ! f6 23.Nc6 Bxc6 [ 23...Qf8 24.Bc4 Qf7 25.Bxd5 Qxd5 26.Bf4 +-]24.Qxc6 fxg5 25.Bc4+ Kh8 26.Nxg5 Nd6 [ 26...Nh6 27.Ne6 Qc8 28.Nxg7 Kxg7 29.Be6 gagne ;et 26...Qxg5 27.Qxa8+ Nf8 ( 27...Bf8 28.Be6) 28.Qd5 gagne] 27.Qxd6 Qxg5 28.Qxd7 Rd8 29.Qxc7 Bxd4 30.Qf7 ! Bxb2 31.Re1 Qf6 32.Re8+ Rxe8 33.Qxe8+ Kg7 34.Qd7+ Kh8 35.Qc8+ Kg7 36.Bxa6 Bd4 37.Qc7+ Kf8 38.Qc2 h5 39.g3 h4 40.Kg2 hxg3 41.hxg3 Bc5 ?? 42. Bd3 g5 43.a5 Qc6+ 44.Be4 Qb5 45.Qc3 !! Qxa5 46.Qf6+ Kg8 47.Bd5+ Kh7 48.Qf7+ 1-0
Abou Marrakchi, Bref témoignage
Le 07/08/2022
Abou Marrakchi, Bref témoignage
- Publié le dimanche 9 octobre 2005.
- Par Mohamed Moubarak Ryan
Bonjour à tous, et Ramadan Karim,
Je voudrais, tout d’abord, resaluer l’excellente idée de l’équipe Maroc-Echecs, de consacrer régulièrement ses tournois hebdomadaires pour approcher nos anciens champions et grands joueurs disparus, souvent dans l’indifférence.C’est une belle occasion pour faire connaître leurs itinéraires et leurs œuvres. Le premier tournoi du mois sacré de Ramadan fut donc dédié à la mémoire de Feu Mohamed Abou « Marrakchi » décédé il y’a trois ans, à l’age de soixante ans à peine.
J’ai fait ma première connaissance avec Feu Abou, aux tous débuts de ma carrière universitaire à Rabat, en automne 1975, ou je fréquentais en compagnie de mon ami et coéquipier Youness Haddad, le club Cavalier Blanc qui partageait alors son siège avec l’Union des Ecrivains du Maroc, sise Rue Soussa. Je le trouvais régulièrement en face de Feu Al Azrak, un joueur chevronné disputant d’interminables parties du Blitz, pimentés par gestes palabres et anecdotes ! Abou fut et restait toujours un redoutable blitzeur ; ce n’est guère par hasard qu’il remporta le premier titre de Champion du Maroc » officiel » de cette cadence, au cours du tournoi organisé par la FRME à Maamoura en décembre de la même année. Feu Abou était fier de ce titre symbolique et aimait le faire rappeler à ses détracteurs lorsqu’il lui arrive de perdre quelques parties !
Je devrais approfondir mon amitié avec Abou au cours du 10° Championnat National Individuel qui s’est déroulé à Tétouan, en août 1976, et remporté par khalid Chorfi. Il était déjà un vieux routier de cette compétition, puisqu’il fut parmi l’élite marocaine à disputer le premier championnat en juillet 1965 à Tétouan, à coté des meilleurs joueurs d’antan : Bakali, Bennis, Benabud Kadéri, Hadri et autres. Notre Feu Champion était un joueur coriace sur l’échiquier, doté d’une patience et d’un sang froid à toutes épreuves, toujours à l’affût d’une contre attaque surtout lorsqu’il se trouvait en difficulté (comme en témoigne son surprenant et laborieux gain contre Abdellah ait Hmidou lors du 11° Championnat individuel disputé en mars 1978 et remporté par ce dernier « voir parties annexes »). Son répertoire fut bien soigné quoique limité ; Avec les blancs il jouait alternativement e4 ! et Cf3 ! choisissant parfois la partie anglaise. Avec les noirs il pratiquait souvent la défense Petroff contre e4, qu’il maîtrisait bien, et optait pour les défenses orthodoxes, notamment le gambit Dame refusé pour répliquer à d4. Mais sa véritable force consistait en sa technique en finale et l’exploitation des petits avantages accumulées en milieu de partie. Son Champion préféré, si je me rappelle bien, est Anatoly Karpov.
En dehors de l’échiquier c’est une personne affable, qui aime la vie, sympathique malgré les apparences et toujours de bonne humeur. Ce fut un noctambule qui profitait de ses participations assidues aux diverses compétitions nationales pour jouer inlassablement des parties de blitz, analyser les positions litigieuses et échanger des blagues !
S’il ne réussit pas à remporter le titre tant convoité de Champion du Maroc, Il fut néanmoins régulièrement aux places d’honneur et membre de l’équipe nationale à maintes reprises bien que les occasions de représenter notre pays à l’échelle internationale se faisaient plutôt rares à l’époque. En 1985 , si ma mémoire est fiable, le titre de Maître National des Echecs lui fut attribué par la FRME par, pour ces résultats réguliers dans le championnat individuel ( les critères d’alors exigeaient d’être une fois champion, deux fois vice champion ou bien trois fois troisième !)
Feu Abou, bien que natif et résident à Salé, fut parmi les fondateurs et piliers du Cavalier Blanc de Rabat. C’est dans le cadre des compétitions par équipes que nous avons tissé une amitié échiquéenne sincère, enrichie par la concurrence et la rivalité d’alors entre nos deux clubs respectifs. Le Cavalier Blanc, Champion du Maroc en 1977, fut aux coudes d’Alouan fannia , 2° à trois reprises ! (1980, 1981 et 1982) Après la dissolution prématurée de ce prestigieux club de la capitale, il fonda le Club PTT, parrainé par cet important établissement public ou Feu Abou fut fonctionnaire et connu de tout le monde dans la boite comme Monsieur Echecs !
A partir des années 90, Mohamed Abou délaissait progressivement la compétition officielle pour se consacrer aux activités d’arbitrage (il était également arbitre national) d’organisation et d’encadrement des jeunes de Rabat. Que Dieu l’ait en sa miséricorde.
Mustapha BAKKALI n’est plus
Le 04/08/2022
Mustapha BAKKALI n’est plus
- Publié le mercredi 13 juillet 2005.
- Par Mohamed Moubara Ryan
Triple Champion du Maroc et ancien Président de la Fédération Royale Marocaine des Echecs (FRME), Mustapha Bakkali est décédé aujourd’hui à Tétouan, après une longue maladie ; Il était agé de 81 ans.
Feu Bakkali aura marqué de son empreinte un demi siècle du jeu d’echecs dans notre pays. Né en 1924, il fut parmi les premiers « indigènes » à adhérer au Club l’Union de Tétouan, lieu de prédilection pour les joueurs d’échecs espagnols dans le Nord du Maroc sous le protectorat. Il fit des progrès rapides, emboitant le pas à son compatriote et grand ami Driss Benabud, remportant plusieurs fois le championnant de la zone. Il disputait la Finale du Championnnat Individuel d’Espagne en 1948. Mais sur cette période, justement, on dispose de peu de documents ou d’informations précises retraçant ses exploits.
Monsieur Bakkali fut parmi les membres fondateurs de la FRME, crée en novembre 1963 à Fes ; Il en assuma la gestion effective, sans toutefois en être le président, de 1965 à 1969 lorsque cette instance, encore embryonnaire, trouvait refuge à Tétouan. IL devait remporter son premier Championnat officiel du Maroc en juillet 1965 à Tétoaun. Il réédita sa prédominance en gagnant son second titre l’année suivante, Tétouan Aout 1966.Il devint triple champion du Maroc en 1973lors d’un match mémorable et fort médiatisé, disputé à l’Hôtel Tour Hassan de Rabat, face à son coriace adversaire et double champion du Maroc Mohamed Bennis.
Feu Bakkali, dont il m’est vraiment difficile de résumer ici, à chaud, sa très longue carrière, en tant que joueur de premier plan, fut parmi l’Equipe Nationale qui disputera sa première olympiade d’Échecs en 1966 à La Havane (Cuba). Il y eut 5,5 pts sur 16 parties disputées au premier échiquier ! Aux olympiades de Lugano (Suisse) en 1968 il obtint 5,5 pts sur 17, toujours au premier échiquier, et contre de forts adversaires ; Il faut rappeler que les olympiades d’antan se déroulaient selon le système des groupes, en toutes rondes, avec des matchs très difficiles. Monsieur Bakkali évoquait toujours avec certaine fierté sa mémorable partie jouée à Lugano contre Uhlmann, le célèbre GM Est Allemand, ou il le défia dans sa propre spécialité, la Défense Française et arracha un nul méritoire après onze heures de jeu !( Monsieur Onkoud pourrait vérifier sur sa propre base de données)
Sa carrière en tant que joueur devait être pratiquement réduite, lorsqu’il fut élu à l’unanimité Président de la FRME en juillet 1975 à Tétouan ; Il aura conduit cette instance durant 11 années, fournissant des efforts inlassables pour en établir les structures, développant les activités, se bataillant contre vents et marées pour forger une place de choix pour ce noble jeu sur l’échiquier national.Feu Bakkali, s’adonnait avec ferveur à sa passion délaissant ses activités commerciales et foncières.
Fin connaisseur des rouages de la FIDE grâce à ses « réseaux hispaniques », il jouissait d’une excellente réputation au sein de cette instance internationale. Florencio CAMPOMANES, visita à deux reprises notre pays dont celle mémorable à Chefchaouen à l’occasion du 15° Championnat National Individuel (Mars 1984). Feu Bakkali fut également parmi les membres fondateurs de l’Union Arabe des Echecs.
Monsieur Bakkali, devait perdre les élections de décembre 1986 face à Monsieur Haloui de la Banque Populaire, pour des raisons qu’on ne pourrait évoquer ici. L’année suivante, l’Union Arabe des Echecs décida de lui rendre un grand hommage devant le refus stupéfiant du nouveau président de la FRME ! Feu bakkali en gardera un goût amer, bien quelque peu dissipé, grâce au Wissam du Mérite Sportif qui lui sera discerné ultérieurement par Feu Hassan II (1997 ?)
Grand Champion National, excellent joueur doué pour l’attaque (son idole préféré reste le Magicien TAL), inlassable organisateur (avec une certaine manie pour les détails), gestionnaire autoritaire à l’occasion et bon vivant avec souvent un sens inné de l’humour, Feu Bakkali restreignait ses activités, combattait courageusement sa maladie. Il n’avait jamais renié son ambition pour prendre en main, de nouveau cette fédération, où il se sentait comme un poisson dans l’eau, et étaler ses immenses ambitions pour développer les Échecs Marocains.
Depuis qu’il fut contraint d’abandonner la FRME, il a refusé certaines initiatives (bien symboliques) pour lui rendre hommage à travers un tournoi ou une activité similaire. En effet accablé par les vicissitudes du destin, il se sentait délaissé par les siens ; son attitude fut plutôt une protestation à peine dissimulée contre le manque de reconnaissance envers quelqu’un qui a tout donné pour ce noble jeu.
Que Dieu ait son âme ; Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous retournerons.
Feu Kamal Skalli : la passion des échecs.
Le 01/08/2022
Feu Kamal Skalli : La passion des échecs.
Maroc Échecs 8 août 2005 , par Mohamed Moubarak Rian
Bonsoir Abdelaziz,
Ton article évoquant la mémoire de notre grand ami Feu Kamal Skalli m’a poussé à vous poster ci-joint, un témoignage que j’avais adressé au journal Al Bayane, dès que j’ai appris la disparition précoce et combien douloureuse de kamal.
C’est un témoignage qui fut rédigé à chaud dont je souhaite bonne lecture à tous les amis du défunt, que dieu ait son âme,notamment ceux qui n’ont pas eu accès à ce document dans son intégralité ; et merci
Kamal Skalli tel que j’ai connu ;
Témoignage
C’est avec émotion que j’ai appris, à travers Al Bayane du mardi 9 novembre 2004, le décès de notre grand ami Kamal Skalli. Que son épouse, Fouzia, ses enfants et toute sa famille veuillent trouver ici mes sincères condoléances et ma profonde compassion dans cette douloureuse circonstance ; Nous sommes à Dieu et c’est à lui que nous nous retournerons.
Je me suis lié avec feu Kamal durant plus d’un quart de siècle, par une amitié aussi profonde que désintéressée, qui me pousse aujourd’hui à apporter ce modeste témoignage montrant certaines facettes de ce personnage exceptionnel et soulignant les qualités humaines et sportives qui étaient fort appréciées par tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître ou de l’approcher.
J’ai eu le plaisir de faire la connaissance du regretté Kamal Skalli, pour la première fois, lors du 10éme championnat national individuel des échecs organisé à Tétouan en juillet 1976 et remporté par Khalid Chorfi. On se trouva face à face au cours de la troisième ronde ; Il était déjà un joueur international confirmé et fort redouté parmi l’élite marocaine par son style entreprenant et agressif, alors que j’entamais, personnellement, mes premiers pas dans le monde des échecs de compétition. Je finis, naturellement, par abandonner après une jolie partie âprement disputée de part et autre. Quelle fut ma surprise lors de l’analyse post mortem habituelle quand Kamal me fit montrer allègrement une jolie variante, comportant des sacrifices, que j’avais ratée et m’aurait assurer la victoire ! D’autres joueurs se seraient contentés de savourer leurs exploits, estimant peut être que leurs jeux furent sans failles. Je ressentis, par son geste, un réel encouragement et fus séduit par son comportement chevaleresque vis-à-vis du jeune et timide joueur que j’étais à l’époque. Ce fut le prélude d’une amitié sincère qui s’approfondira au cours des multiples championnats nationaux et au fil des nombreux voyages à l’étranger que nous avons faits ensemble. Sa bonté, sa générosité d’esprit et sa spontanéité sont des traits spécifiques de son caractère qui ont marqué sa carrière en tant que brillant joueur d’échecs ; C’est sur le volet de son activité sportive que je puis apporter ce témoignage qui a nécessairement sa part de subjectivité ; Je laisse le soin à ses collègues au sein de Royal Air Maroc d’évoquer sa carrière professionnelle en tant que pilote de ligne, puis commandant de bord.
Après une absence fort prolongée des compétitions nationales à cause de ses préoccupations professionnelles et familiales, Kamal Skalli fit une nouvelle apparition lors du 15ème championnat individuel du Maroc, disputé en mars 1984 à Chefchaouen, ma ville natale. Ce fut un événement fort suivi dans ce sympathique bourgade dont le jeu d’échecs est très populaire. Kamal réussit à conquérir les cœurs par sa gentillesse et sa générosité, et devint en l’espace de dix jours un joueur très remarqué et salué aussi bien par le fan qui suit attentivement les péripéties de ce championnat que par le simple artisan vacant à ses activités traditionnelles au cœur de la Médina. Il obtint une excellente deuxième place devant 51 joueurs nationaux, le titre de champion revenait à Abdellah Ait Hmidou.
Kamal aura bientôt une belle occasion d’exercer ses talents de joueur/artiste au cours de la 26éme Olympiade d’Echecs tenue en octobre 1984 à Salonique en Grèce ; Il marqua au deuxième échiquier 8 points sur 13 parties, et se distingua par de jolies prouesses comme sa partie contre HOOK, marquée par un spectaculaire sacrifice de Dame et de deux Tours que les lecteurs intéressés pourront consulter dans la base de donner de Chess base.
En février 1985 Kamal Skalli tira profit de sa participation au championnat d’Afrique, Sidi Frej dans les faubourgs d’Alger, qui est considéré comme phase préliminaire au championnat du monde, pour gagner son premier titre international de Maître FIDE, à coté de son coéquipier et mon frère kacem, qui s’adjugea du titre de Maître International, et en présence de Monsieur Bakali, ancien président de la Fédération Royale Marocaine des Echecs (FRME) auquel je souhaite prompt rétablissement. Je me rappelle que Kamal avait quelques difficultés pour se libérer durant cette période, j’ai du le remplacer et fis le voyage en Algérie à la dernière heure ; Nous fumes tous surpris par son arrivée à l’improviste à l’hôtel abritant cette compétition continentale. J’ai immédiatement décidé de céder ma place à mon ami Kamal, lui donnant ainsi l’occasion de remporter son titre international. IL ne cessait d’apprécier ce geste bien logique à mon sens. Sa bonté naturelle et sa courtoisie le rendaient sensible aux moindres gestes faits à son égard.
Au cours de cette même année, Il fut le seul joueur marocain à prendre part, au sein de la Sélection Africaine, au premier championnat du monde par équipes organisé en novembre 1985 à Lucerne, Suisse. Les résultats de cette équipe continentale furent très modestes, occupant la dixième et dernière place, derrière le gotha des joueurs d’échecs planétaires dont l’équipe de la défunte URSS menée par Karpov, Yossuopov, Belyavsky, Sokolov et autres. Skalli fit un parcours honorable, luttant acharnement, sans complexe contre ces grands maîtres de premier plan avec, en prime, une partie nulle fort intéressante face au GM argentin Barbero. Ce fut une expérience qui consolidera le jeu de Kamal qui gagnera en rigueur et affinera davantage son répertoire d’ouverture, marqué jusqu’alors par des systèmes insolites, et souvent originaux découlant de b3 ! Ou a3 !
Cette expérience au plus haut niveau, enrichie par son accès à la liste internationale des joueurs d’échecs classés ( ELO) amènent la FRME à le sélectionner parmi l’équipe nationale qui devrait représenter le Maroc à la 27ème Olympiade d’Echecs, organisé officiellement pour la première fois dans un pays arabe, en l’occurrence à DUBAI aux Emirates Arabes Unis (EAU), et ce malgré son absence remarquée du 16éme championnat individuel tenu en mars 1986 à Casablanca. Kamal fera un bon résultat au troisième échiquier en obtenant 7 points sur 12 parties. Etant son compagnon au sein de l’équipe nationale qui a eu l’opportunité de participer à cette fantastique fête mondiale des échecs durant presque un mois, je ne peux oublier sa facilité déconcertante à se lier d’amitié avec les joueurs et joueuses, aux horizons divers, venus des cinq continents, son esprit d’équipe, sa disponibilité naturelle et sa générosité envers ses coéquipiers , et enfin son aptitude à concilier les antagonismes et les susceptibilités inévitables dans ce genre de compétition de longue durée.
A la fin de 1986 la FRME change de président, et son siège est transféré à CASA après avoir passé 11 ans à Tétouan. Kamal Skalli qui y réside est tout naturellement sollicité pour faire partie du nouveau comité directeur ; En sa qualité de vice- président il tente d’apporter des nouvelles idées et fut, surtout sensible à l’épanouissement des jeunes talents. C’est grâce à son initiative que Hicham Hamdouchi est envoyé en avril 1987 à Graz, en Autriche, pour participer au championnat du monde cadet, qui a constitué un précieux encouragement et lui a ouvert la voie pour une carrière échiquéenne au palmarès très riche sur les plans arabe et continental, couronnée par le titre convoité de Grand Maître International (GMI), sans compter ses 11 titres de champion de Maroc.
La gestion fort contestée du président de la FRME abrogea un peu prématurément l’expérience casablancaise. Cette instance nationale fut transféré en avril 1988 à Rabat, lieu de résidence de son président nouvellement élu, M. Abdelouahed El Fassi. Kamal Skalli conserve néanmoins ses relations amicales avec la nouvelle fédération. Il se distingua alors par un coup de maître en organisant, en octobre 88 à Casa, sous la houlette de son association échiquéenne fraîchement créée, l’Association du Personnel Navigant technique de la RAM, l’un des meilleurs tournois internationaux jamais tenus au Maroc, à savoir le Tournoi de son Altesse Royale le Prince Sidi Mohamed, avec la présence de joueurs internationaux de renom, tels que le hollandais GMI Ree qui remporta la compétition, Ostojic, Giffard et autres, tout en permettant à l’élite nationale d’y faire ses preuves. Son apport fut encore décisif pour faciliter la participation de l’équipe nationale à la 28ème Olympiade ayant lieu à Salonique en novembre 1988 , tout en prenant part en tant que joueur dont la présence inspire toujours confiance parmi ses coéquipiers ; sa prestation y fut assez bonne dans l’ensemble, mais c’est surtout la spontanéité avec laquelle il réussit à tisser son amitié avec les nouveaux et jeunes membres de l’équipe comme Hamdouchi, Zair et Benaino qui force l’admiration, car Kamal se comporte toujours envers tous sans complexes ni arrière pensées.
En 1990 M. El Fassi quitte son poste de président de la FRME pour des raisons personnelles. Feu Kamal est tenté par l’expérience de prendre en main directement les destinées des échecs marocains ; Il est tout naturellement élu président avec une large majorité. Et quoique qu’il ait réussi à tenir régulièrement les divers championnats nationaux, et assurer la participation de l’équipe marocaine à la 29 Olympiade d’échecs organisée en novembre 1990 à Novi Sad en Yougoslavie , Kamal se sentait mal à l’aise dans la gestion quotidienne des affaires fédérales ; Sa nature plutôt candide ne supportait pas les magouilles ni les coups bas. L’assemblée générale ordinaire tenue en 1992 contestant la gestion financière de la Fédération, Il préféra jeter l’éponge et abandonner ses fonctions de président, alors que le rapport de la commission ad hoc constitué à cet égard, et dont je fus le rapporteur, plaidait surtout en sa faveur. Il a passé le flambeau à son collègue au sein de la l’Association du PNT de la RAM, M.Ahmed Jaafari, qui devrait assumer la présidence de la Fédération pendant 8 ans. De cette courte expérience à la tête de la FRME, Feu Kamal aura certainement gardé un goût d’amertume, et un sentiment d’ingratitude. IL n’en continuait pas moins à aimer le jeu d’échecs et à le faire aimer, à le pratiquer passionnément dans le cercle restreint de ses proches amis, à disputer certains tournois internationaux opens, notamment au Canada ou il s’est installé an compagnie de sa petite famille ces dernières années. Que Dieu ait son âme.
Signé :Mohamed Moubarak RIAN
PS : Monsieur Kacem RIAN et tous les membres de l’Association Alouan Fannia d’Echecs de Chefchaouen voudraient adresser par le biais de votre journal, leurs sincères condoléances à la Famille Skalli, à tous les collègues et amis du défunt, ainsi qu’à tous les amateurs d’échecs endeuillés par la disparition du feu Kamal .